Présentation

Un paradoxe, c’est ce qui va à l’encontre de l’opinion communément admise et se définit ainsi : raisonnement qui repose sur des prémisses vraies et conduit par un raisonnement apparemment valide à des conclusions contradictoires.

Deux types de paradoxe : 

– les paradoxes linguistiques (ou sémantiques) : ils sont des définitions paradoxales.

– les paradoxes sémantiques : ils sont interactionnels.

Les paradoxes linguistiques

« Je suis en train de mentir » : le discours produit un cercle vicieux en produisant son contraire.

« Le barbier du régiment rase tous les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes et seulement ceux-là ». 

On peut dire : aucun homme n’existe qui ne soit ou bien homme qui se rase lui-même et qui n’est pas rasé par le barbier, ou bien un homme qui ne se rase pas lui-même et qui est rasé par le barbier. La proposition est incompatible avec l’existence du barbier.

Les paradoxes pragmatiques (Watzlawick)

Si le capitaine du régiment dit au barbier : « tu raseras tous les hommes qui ne se rasent pas eux-même et seulement ceux-là », la situation est problématique parce que le barbier ne peut pas obéir (en fonction de ce qui est dit) et ne peut pas désobéir (en fonction de l’interaction). Les données interactionnelles construisent l’impossibilité. Cela revient à donner au barbier l’ordre : « n’existez pas ».

Un paradoxe pragmatique comprend : 

1) Un paradoxe linguistique à la forme injonctive auquel il est impossible d’obéir sans désobéir.

2) Un contexte relationnel auquel il est impossible au sujet de se soustraire.

3) Un interdit de discuter l’injonction, donc une impossibilité de meta-communiquer. 

En conséquence, la situation devient intenable.

Pour résumer :

Paradoxe linguistique : placer dans l’indétermination la personne. La gravité est limitée et la confusion ne s’installe que le temps de la réflexion sur le message.

Paradoxe pragmatique : lorsque le message est injonctif et s’il est produit dans un contexte relationnel de soumission du sujet où il y a impossibilité de s’y soustraire et impossibilité de metacommuniquer, entraînant le rappel constant de l’injonction par le contexte, il y a alors antagonisme et durée. La personne ne peut échapper au trouble permanent entretenu par la situation. Le paradoxe produit un problème.

Les paradoxes les plus pathogènes prendront la forme d’une injonction de non-existence : « tu n’existe pas, car il t’est impossible de répondre à ce que je te dis (car dans ma façon de parler est contenu le refus, par avance de toute réponse) ».

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À propos de l’auteur

Jérôme Boutillier - Caen
- Enseignant à l'INCTB (Institut Normand de Coaching et de Thérapie Brève).
- Auteur des Manuels d'Hypnose et de Thérapie Brève
http://www.inctb.net

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