Positions et changement

Le modèle de l’école de Palo Alto définit la communication comme un rapport entre des comportements contrastés qui s’ajustent les uns en fonction des autres, sortes de vases communiquants, pour obtenir un équilibre (homéostasie). 

Différents systèmes peuvent s’établir : 

– Modèle symétrique : la relation est égalitaire (rapport en miroir), comme dans le cas d’un couple d’amoureux oude deux spécialistes d’un domaine donné. 
– Modèle complémentaire : la relation comporte une position basse et une position haute qui se complètent et s’auto-alimentent. C’est le cas du processus thérapeutique. 

Positions 

– La position haute est une situation d’autorité : elle détient le savoir et dirige l’interaction en étant active. C’est par exemple celle du médecin qu’on va voir pour être soigné. 

– La position basse est à l’opposé la situation d’infériorité : elle ne connaît pas les solutions et subit l’interaction en étant passive. C’est par exemple la position du malade qui s’en remet à la science. 

Nous l’avons vu, chaque individu possède en lui  les ressources de son changement ou de son évolution. Les solutions sont dans le client. Il importe donc dans l’interaction thérapeutique qu’il soit placé en situation haute, afin d’être actif et de mobiliser ses ressources, seul gage d’une évolution adaptée à son identité. 

Quelques risques de la position haute pour le thérapeute : 

– Il néglige la recherche d’informations 
– Il a l’illusion de contrôler la situation   
– Il désinvestit le client de sa fonction agissante dans la résolution de problème. 
– Il rend le client dépendant de ses savoirs et compétences 
– Il oublie que le thérapeute soigne mais que c’est le patient qu guérit 
– Il court le risque d’être pris en défaut en cas d’insuffisance (théorique ou pratique). 

“Plus vite le singe monte à l’arbre, plus vite il montre ses fesses”



Placer le client en position haute permet d’éviter nombre d’écueils : 

– Le client n’attend pas de solutions externes et va se tourner naturellement vers ses ressources. 
– Les solutions mises en place sont celles du patient, non du thérapeute 
– Le client est sur le chemin de l’évolution personnelle et de l’autonomie 
– Les solutions mises en place seront écologiques, donc stables et durables, car adaptées à la carte du client. 


La relation thérapeutique est ici dichotomique : 

– Position haute « officieuse » du thérapeute dans le choix du cadre relationnel complémentaire et des positions de chacun. 
– Position basse stratégique et « officielle » du thérapeute dans le contenu lui-même de l’interaction.


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À propos de l’auteur

Jérôme Boutillier - Caen
- Enseignant à l'INCTB (Institut Normand de Coaching et de Thérapie Brève).
- Auteur des Manuels d'Hypnose et de Thérapie Brève
http://www.inctb.net

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